Pour que les devoirs ne riment plus avec désespoir !!!
Si les devoirs riment pour vous avec désespoir, je recommande les petits conseils suivants qui vous permettront de dédramatiser et de transformer la corvée du soir en un rituel apaisé et serein.
Instaurez des rituels
Les enfants répondent très positivement à l’instauration de rituels non négociables, cela les rassure grâce au cadre créé par l’organisation et la structuration du temps et leur permet d’anticiper et de planifier. De plus cela simplifie la vie de famille ce qui limite les risques de sautes d’humeur…
Alors les devoirs c’est tous les jours à la même heure pour le temps défini en fonction de son âge. Le temps imparti peut-être le suivant : 20 minutes pour les CP/ CE1, 30 minutes pour les CE2/ CM1/ CM2 (voire 45 min en fin de CM2) en moyenne. Et surtout sans portable, ni connexion à internet et avec un jour, voire deux par semaine de relâche.
Proposez une ambiance propice au travail
Choisissez un endroit calme, à l’abri des distraction, un espace dédié aux devoirs.
Par exemple, installez une tente improvisée en tendant un drap entre deux meubles offrant ainsi à votre enfant un espace sans tentations (jouets, télé, ordinateur, tablette) qui sera son repaire pour faire ses devoirs. Ce changement de lieu lui permettra aussi de changer d’état d’esprit et de laisser hors de ce nouvel endroit mauvaise humeur ou fatigue.
Aidez votre enfant à se mettre à la tâche
Au lieu de lui adresser un: “File faire tes devoirs” peu engageant et peut-être même menaçant, surtout si prononcé sur un ton autoritaire essayez plutôt de:
- Choisir avec lui un signal (un cri de guerre, d’animal, de joie, de colère, de désespoir) et poussez-le ensemble: le cri défoule, libère les émotions et la respiration.
- Ou bien encore de choisir un rituel de démarrage à la manière du haka des All Black, qui lui insuffle de l’énergie et un mental de champion(ne)
Nouez de la complicité
Un exercice utile en cas de tension est le suivant: asseyez-vous dos à dos et faites avec votre enfant le point sur sa journée, proposez-lui de l’aide, ou écoutez-le réciter sa poésie apprise par coeur. Dans cette position, vous pouvez également codifier la pression du dos afin de garder le contact sans qu’il ait besoin de parler: pression à gauche=oui, à droite=non.
Résistez à l’envie de corriger
Afin de permettre à son enfant de construire son individualité et son autonomie, il est important de ne pas trop empiéter sur sa vie à l’école.
Si l’engager dans un dialogue sur ses apprentissages et le faire parler de ce qu’il apprend est souhaitable et recommandé, il ne faut pas lui donner le sentiment qu’on veut tout vérifier, tout corriger et être derrière son dos lorsqu’il fait ses devoirs. L’enfant a besoin d’espace, de confiance et d’encouragement. Si il sent que l’on doute de lui, il doutera lui aussi de sa capacité à accomplir la tâche qui est la sienne. Et si c’est trop difficile, parlez-en à son enseignant qui est la personne qui pourra analyser et comprendre les raisons de ses difficultés.
La participation scolaire des parents devrait rester ludique et en relation avec le quotidien: cuisiner, visiter une expo, donner des petits défis en calcul mental ou en jouant avec les mots. L’enseignant est et doit rester la personne ressource pour tout problème lié à la scolarité.
Calibrez le temps et l’effort
Demandez à votre enfant d’évaluer la quantité, la difficulté et le temps requis pour ses devoirs en les représentant sous la forme de blocs de Lego: par exemple 3 Lego jaunes pour la récitation qu’il adore et 5 Lego rouges pour la résolution de problème qu’il aime moins…Chaque fois qu’il accomplira une tâche il assemblera les Lego correspondants. Cette représentation visuelle de la tâche à accomplir permet de valoriser et de quantifier son travail mais aussi de planifier et d’élaborer des stratégies: préfère-t-il commencer par les tâches les plus ardues ou les garder pour la fin?
Pensez toujours à lui annoncer/rappeler le temps qui sera consacré aux devoirs.
Responsabilisez votre enfant
Lorsque la situation devient trop chargée en émotions et que cris et pleurs sont au rendez-vous, une solution est de dénouer les tensions en responsabilisant l’enfant. Par exemple lui dire que sa scolarité et ses résultats scolaires lui appartiennent, qu’on ne lui en parlera plus parce-que cela crée trop de conflit entre vous et lui.
Ensuite, lui proposer des choix:
- Ne pas faire ses devoirs
- Faire ses devoirs tout seul
- Avoir recours à votre aide. Cependant, limitez-la dans le temps en proposant un horaire où vous êtes disponible (par exemple de 18:00 à 18:30)
Même si ce conseil semble difficile à mettre en place lorsqu’on est un parent inquiet et qu’on a peur de perdre le contrôle, il permet de rendre l’enfant autonome et petit à petit capable de prendre en charge sa scolarité.
Apprenez-lui à apprendre
Pour retenir une leçon proposer à votre enfant de dessiner une carte mentale/ heuristique. Il doit d’abord écrire le thème principal qu’il entoure au centre d’une feuille. A partir de ce cercle, il tire des flèches sur lesquelles il note dates importantes ou savoirs clés jusqu’à obtenir une représentation visuelle de ce qu’il doit retenir. Il peut accompagner le texte de petits dessins ou bien encore noter ces éléments sur des Post-it qu’il pourra repositionner pour réviser sa leçon.
Cette technique permet d’aborder les savoirs sans avoir à les classer immédiatement et limite ainsi le stress. Une carte mentale devient une oeuvre d’art colorée et dynamique dont les enfants sont souvent très fiers.
Il existe pléthore de logiciels pour s’initier aux cartes mentales: Freemind, Mindview, Xmind, etc…
Vous pouvez également le questionner sur sa leçon, lui proposer un exercice, faire avec lui celui proposé dans la leçon s’il y en a un. Vous en trouverez également facilement sur internet : https://www.logicieleducatif.fr ; https://anton.app/fr/ ; https://learningapps.org
Pour les mots à apprendre, il n’est pas forcé de passer par l’écrit : épeler les mots, les chanter… peuvent être d’autres solutions toutes aussi efficaces.
Déléguez
En dernier recours, inscrire son enfant à l’étude surveillée ou déléguer la surveillance et l’aide aux devoirs à une tierce personne compétente peut permettre d’apaiser votre relation et ainsi sa relation à l’école.
J’espère que ces quelques suggestions vous aideront à faire gagner votre enfant en autonomie et que très vite le calvaire des devoirs se transformera en moment de complicité familiale. Car vous l’avez compris: le caractère ludique de ces quelques conseils détendront votre enfant, le rassureront sur sa capacité à réussir et prépareront sa concentration, conditions sans lesquelles les apprentissages sont impossibles…